La Marche de l’Espoir du Val d’Entremont
écrit le 21.06.2022Orsières, jeudi 14 avril 2022, sous un soleil radieux, près de 620 élèves des écoles primaires et du Cycle d’orientation ERVEO de la Vallée d’Entremont se sont élancés dans une Marche de l’Espoir afin de permettre à d’autres enfants de retrouver la santé. Ce magnifique élan de solidarité de jeunes pour d’autres jeunes a trouvé un remarquable écho auprès des organisateurs, des élèves ainsi que des parrains et marraines qui les ont soutenus financièrement. Nous les remercions tous très chaleureusement.
Interview de Josué Lovey, directeur du Cycle d’Orientation à Orsières, et Véronique Laterza, directrice des écoles primaires de la Vallée d’Entremont
Nous entendons souvent que la solidarité est une affaire collective. Votre école s’implique concrètement en organisant une Marche de l’Espoir pour se montrer solidaire avec des enfants d’Afrique fortement défavorisés. Comment La Maison apporte-elle son concours aux élèves dans l’apprentissage d’une culture de la solidarité ?
Josué Lovey, directeur du CO : Les élèves prennent conscience de la différence entre leur situation et celle des enfants accueillis par La Maison. Que ce soit au niveau de leur santé, de leurs conditions de vie ou de leurs horizons culturels. Cela leur permet de se décentrer, ce qui est une étape fondamentale dans l’apprentissage de l’autre et donc de la solidarité. La Maison étant géographiquement proche de nous, elle rend concrets cette solidarité et cet engagement.

Qu’est-ce que ce projet de Marche amène aux élèves ? Comment perçoivent-ils leur implication et leur engagement pour les enfants de La Maison ?
Véronique Laterza, directrice des écoles : Cela leur permet de s’engager concrètement pour une cause. Par leur effort collectif, les encouragements des spectateurs et des parrains, ils peuvent contribuer à sauver des vies. Les élèves sont très touchés par la cause défendue à La Maison de Terre des hommes. Pendant la préparation de la Marche, des représentants de La Maison interviennent dans les classes pour présenter les actions entreprises par l’organisation et c’est un moment clé, inspirant et très motivant pour la suite du projet. Les enfants se mobilisent et s’engagent pour d’autres enfants qui vivent d’autres réalités, avec beaucoup d’énergie, d’engagement et de joie.
La Marche permet aux enfants de comprendre que la solidarité commence près de chez eux avec de petits gestes simples.
Josué Lovey
Les écoles d’Orsières ont déjà, par le passé, organisé des Marches de l’Espoir. Qu’est-ce qui motive la direction des écoles à organiser à nouveau une Marche de l’Espoir en faveur des enfants de La Maison ?
Josué Lovey : Je crois que c’est surtout la volonté de rassembler les jeunes autour d’une cause commune. La Marche leur permet de comprendre que la solidarité commence près de chez eux avec de petits gestes simples. Marcher ou courir en groupes et, au moment où la fatigue s’installe, poursuivre quand même pour un ou deux kilomètres pour les enfants. Nous sommes également très admiratifs du travail fait à La Maison par les équipes de Terre des hommes Valais. Cela nous rappelle une certaine humilité.
Quelle est l’implication des professeurs et des directions dans l’organisation de ces marches ? À quels défis faites-vous face en termes organisationnels ?
Véronique Laterza : C’est un projet qui est très bien cadré par une marche à suivre transmise par La Maison. Comme nous comptons sur la solidarité des enfants, nous comptons aussi sur l’engagement de toute l’équipe enseignante et toute l’équipe de direction, engagés tous ensemble dans l’organisation et la réalisation de cet événement.

Les présentations faites aux élèves en amont de la Marche par La Maison abordent plusieurs thèmes liés aux droits de l’enfant. Comment s’inscrivent-elles dans un besoin éducatif ?
Josué Lovey : Vous avez raison, on est en plein dans les droits de l’enfant. Le droit à être en bonne santé et le droit à une éducation. Les enfants accueillis à La Maison ne peuvent souvent pas accéder à l’école en raison de leur handicap ou de leur maladie. Surtout, les droits de l’enfant insistent beaucoup sur la capacité des jeunes à être des acteurs du changement. La Marche s’inscrit totalement dans cette volonté.
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre aux élèves par le biais de cette Marche de l’Espoir ?
Véronique Laterza : Notre école s’est réunie depuis plusieurs années autour de 5 valeurs clés que nous nous attachons à faire vivre dans l’école au travers de la vie de tous les jours et de différents projets menés année après année. La solidarité, le respect et la reconnaissance de l’autre, la responsabilité, l’autonomie et l’éducabilité. La Marche de l’Espoir permet de toutes les développer avec évidemment un accent particulier sur la solidarité, le respect et la reconnaissance de l’autre et la responsabilité.
Les enfants se mobilisent et s’engagent pour d’autres enfants qui vivent d’autres réalités, avec beaucoup d’énergie, d’engagement et de joie.
Véronique Laterza
Qu’est ce qu’une Marche de l’Espoir ?
C’est une action mobilisatrice organisée par des écoles.
L’objectif ?
Apprendre la solidarité et l’engagement dès le plus jeune âge en apportant un soutien concret. Chaque élève recherche des marraines et des parrains qui s’engageront à lui verser une certaine somme d’argent pour chaque kilomètre parcouru. Le jour de la Marche de l’Espoir, l’élève fait tamponner son « passeport Marche » à chaque stand kilométrique au fur et à mesure de son avancement. Ce qui lui permettra ensuite de récolter auprès de ses marraines ou parrains la somme promise. L’argent recueilli permet de financer la prise en charge d’enfants gravement malades à La Maison à Massongex.
En amont de la Marche de l’espoir, nous proposons aux écoles des présentations en lien avec les droits de l’enfant, dans les différentes classes.
CHF 84’241.- Cette magnifique somme a été rassemblée et offerte à La Maison.